Stockage du maïs, Kenya

Mondialement réputée pour ses paysages et sa faune sauvage, la réserve de Massaï Mara, avec son prolongement tanzanien, le parc de Serengeti, constitue l’un des plus vastes espaces protégés du monde (25 000 km2). Au moment de la création de la réserve, les Massaïs ont été évincés de ces terres ancestrales et ne peuvent plus y pratiquer ni la chasse ni le pâturage. Retranchés dans des « ranchs » qui bordent la réserve et obligés de se sédentariser, ils vivent toujours de l’élevage, mais louent de plus en plus souvent leurs terres à des entrepreneurs agricoles, une activité beaucoup plus rentable que l’élevage extensif traditionnel. Ainsi, autour de la réserve, la superficie des terres louées pour la culture mécanisée a été multipliée par cent en vingt ans. A la recherche de nouveaux pâturages, les troupeaux des Massaï pénètrent de plus en plus souvent dans la réserve. Le maïs blanc, qui constitue l’une des bases de l’alimentation en Afrique, est de loin préféré au maïs jaune considéré comme un produit de fourrage. En Afrique, le maïs blanc représente près d’un quart de la production agricole totale et dans des pays touchés par la famine, revêt une importance considérable pour la sécurité alimentaire. Les hausses du cours des matières premières agricoles sont entretenues par l’augmentation constante de la population mondiale, l’enrichissement et les changements de mode de vie dans les pays en développement, la hausse des cours du pétrole et ses répercussions sur le coût du transport et des engrais de synthèse, ainsi que la spéculation sur les denrées. En 2008, les fluctuations du prix des produits alimentaires ont provoqué des émeutes de la faim dans de nombreux pays.