Delta de l’Orénoque, Venezuela

Les explorateurs européens qui débarquèrent dans la lagune de Maracaibo à la fin du XVe siècle baptisèrent ce territoire du nom de Venezuela, littéralement " petite Venise ". Quelques années auparavant, les membres d’équipages des caravelles de Christophe Colomb –qui avaient, pour leur part, jeté l’ancre non loin du delta de l’Orénoque– s’étaient montrés sensibles au paysage qui s’offrait à leurs yeux, avec ses forêts immergées, ses canaux et ses mangroves ; la description qu’ils en ont laissée pourrait, en partie, être celle de Venise. C’est encore à Venise et aux modestes bâtisses en bois des pêcheurs de la lagune que l’on songe en découvrant, dans le sud du delta de l’Orénoque, les palafitos, ces maisons sur pilotis qu’habitent 20 000 Indiens Waraos. Le mode de vie des populations indigènes du Delta est aujourd’hui menacé par l’exploration pétrolière. Nombreuses sont les minorités ethniques (les populations indiennes ne représentent que 2 % de la population du Venezuela) en Amérique et dans le monde, qui n’ont pas davantage voix au chapitre quant au devenir de leur environnement et de leur culture.